« Les pompiers, j’écoute »

Quand vous appelez le « 18 » ou le « 112 », ce sont eux qui vous répondent : les opérateurs du Centre de Traitement de l’Alerte (CTA). Ces sapeurs-pompiers sont formés spécifiquement pour répondre aux appels et gérer les différents niveaux d’alerte afin d’engager les secours au plus vite. En octobre 2022, 7 sapeurs-pompiers volontaires se forment au sein du SDIS de la Sarthe pour devenir opérateur CTA.

Le CTA, comment ça marche ?

Basé à Coulaines, à l’État-Major du Corps départemental de sapeurs-pompiers de la Sarthe, le Centre de Traitement de l’Alerte fonctionne en permanence, 24h/24 et 7 jours sur 7. Il est composé de 5 personnes : le Chef de Salle Opérationnelle (CSO) qui gère la salle, le Chef de Salle Opérationnelle Adjoint (CSOA) et trois opérateurs qui répondent aux appels. La réception des appels au 18 ou au 112 peut donner lieu au déclenchement des secours, à une régulation avec le SAMU ou à un simple conseil ou réorientation de l’appel. En moyenne, le CTA reçoit 215 000 appels chaque année soit plus de 500 appels par jour pour 30 000 interventions annuelles.

 

Les personnels du CTA sont expérimentés, avec un sens de l’écoute développé et doivent faire preuve de sang-froid avec un bon esprit de synthèse. Il faut pouvoir saisir les informations transmises par le requérant, parfois en état de stress, et les retransmettre de façon synthétique.

Les opérateurs doivent savoir travailler en autonomie, car ils sont seuls à répondre aux requérants et décident des moyens de secours envoyés. Ils doivent, en outre, savoir travailler en équipe en cas d’interventions d’envergure.

Centre Opérationnel Départemental d’Incendie et de Secours (CODIS).

Afin de pouvoir gérer les situations de crise, les opérateurs disposent d’un outil spécifique : le CODIS. Il est activé lors des opérations d’ampleur. Il garantit une gestion centralisée des moyens de secours afin de traiter une intervention nécessitant l’engagement de nombreux moyens (feu d’établissement industriel, incident impliquant de nombreuses victimes, important feu de forêt, tempête…).

Comment devient-on opérateur du CTA ?

Les candidats à ces postes doivent avoir au minimum quelques années d’expérience sur le terrain. Ce bagage permet aux opérateurs de connaître la pratique du terrain et le fonctionnement interne du service.

Les sapeurs-pompiers volontaires qui suivent ou ont suivi cette formation ont tous passé une première épreuve technique. Elle consiste en la reproduction d’un enregistrement d’appel au 18/112 pour repérer les éléments importants. Une seconde phase du recrutement consiste en un entretien avec un jury de sapeurs-pompiers.

 

Qu’est-ce qui fait un bon opérateur ?

L’écoute, la capacité d’analyse et de synthèse, la capacité à garder son sang-froid et à ne pas juger sont des qualités déterminantes pour les opérateurs du CTA.

Durant la formation dispensée au SDIS, les futurs opérateurs apprennent à gérer leur stress, notamment dans le cas d’appels difficiles. Les sapeurs-pompiers ont l’occasion d’échanger avec des opérateurs expérimentés sur des techniques à appliquer.

Après deux semaines de formation, ces opérateurs vont maintenant assurer 10 gardes de 12h en doublure, aux côté d’un opérateur expérimenté.

Portrait

La Première Classe Mélanie TOURRANCHEAU, sapeur-pompier volontaire au Centre d’Incendie et de Secours de La Berté-Bernard et le Première Classe Chalie GUILLOT, sapeur-pompier volontaire au Centre Départemental d’Incendie et de Secours Le Mans-Degré ont suivi cette formation pour devenir opérateur au Centre de Traitement de l’Alerte (CTA).

 

Pourquoi avez-vous souhaité suivre cette formation ?

Première Classe Mélanie TOURRANCHEAU : J’avais entendu parler du renouvellement des postes d’opérateurs du CTA en 2020 et j’ai « sauté le pas ». Ce qui m’intéresse, c’est d’être le premier intervenant, le premier qui aide finalement.

Première Classe Charlie GUILLOT : C’est une participation différente à la chaîne de secours en tant que sapeur-pompier. C’est la découverte d’un rôle différent mais tout aussi important.

 

Qu’est-ce qui change par rapport à votre expérience dans vos centres de secours respectifs ?

M.T. Ce sont deux branches différentes mais complémentaires des missions des sapeurs-pompiers. En tant que sapeurs-pompiers, on est au contact de la population et de ses difficultés. Au CTA, on voit tout ça sans être sur le terrain. Finalement, l’un a besoin de l’autre et inversement.

C.G. J’appréhende différemment. Cela demande du sang-froid et une réactivité importante avec des compétences particulières par rapport aux sapeurs-pompiers sur le terrain.

 

Qu’est-ce que vous apprenez dans cette formation ?

C.G. La géographie de la Sarthe : où sont les centres d’incendie et de secours, les risques, les infrastructures. Il y a aussi les conventions entre le SDIS, le SAMU et les Entreprises de Transport Sanitaire (ETS)… Qui intervient quand et comment, mais on voit toute ces subtilités en amont. On est avant tout dans la compréhension des besoins des autres services de secours.

M.T. On apprend les coulisses des interventions ne nous étions amenés à réaliser. De ce côté, on gère le stress et les besoins des victimes.

 

Qu’est-ce que vous appréhendez le plus ?

C.G. J’appréhende les appels pour des secours aux enfants. Il va falloir garder son calme tout en gardant le caractère urgent de l’intervention, ce qui suppose un plus grand travail sur moi-même.

M.T. Ce que j’appréhende le plus c’est surtout l’état d’esprit des requérants au moment de l’appel des secours, entre une personne qui garde son calme et quelqu’un panique. C’est à gérer au cas par cas.